La menace d'accouchement prématuré
- Jade
- 21 oct. 2017
- 7 min de lecture
Jade, je l'ai rencontré sur Instagram. Elle m'a suivi et un jour s'est retrouvé dans la même situation que moi. Je vous laisse apprécier son émouvant témoignage.
Ne désespérez jamais et croyez en vous
Trop de Love mes Mams

" 23sa+4 : Nous sommes un dimanche soir comme un autre, dans le lit devant la télé, mon chéri dort à côté de moi, et là je ressens que mon ventre devient tout dur mais sans douleurs. Pensant que ce soit normal, que c'est bébé qui provoque ça, j'envoie un message à ma mère pour lui dire. Elle m'appelle dans la foulée et m'explique que ce sont des contractions, que c'est vraiment tôt pour en avoir et qu'il faut que je surveille tout ca. ( j'avoue que je prenais ça à la légère, pour moi je ne pensais vraiment pas que ce soit si grave que ca)
Du coup je surveille, ça ne passe pas.. j'en ai de plus en plus et elles commencent à devenir régulières mais toujours non douloureuses. Je regarde donc sur internet comment stopper tout ca, spasfon, doliprane, douche chaude, ca se calme mais ne disparait pas.
23sa+5 : Chéri parti travailler (il part en déplacement à la semaine), les contractions sont toujours présentent.. J'appelle la maternité qui me dit de reprendre spasfon, attendre un peu et si elles ne passent pas, direction les urgences.
Ca ne passe évidemment pas, je commence à avoir un peu peur, j'appelle ma mère et direction les urgences avec elle.
Arrivées la-bas, on m'examine, col long, fermé et tonique rien d'alarmant mais on part quand même faire un monito. Quand on voit les contractions monter sur le monito le stress monte.. Au bout de 30minutes une sage femme vient nous voir et nous explique qu'ils m'hospitalise. Pour moi c'est le choc! je n'y croyais pas, mon chéri n'est pas là! Mon chien est tout seul à la maison! Ma mère elle s'y attendait. Mais me rassure et me dit "que ca tombe bien" car elle est en vacances, qu'elle va s'occuper du chien et de moi lol.
Je n'arrête pas de pleurer, j'ai peur. On m'explique que l'on commence le protocole Chrono Adalate donc 1 comprimé toutes les 15min pendant une heure, on me laisse sous monito pour voir l'effet du traitement. On m'explique aussi que c'est très tôt, que pour l'instant ça n'a pas d'effet sur le col mais que par précaution on allait me poser un cathéter pour m'injecter des corticoides pour la maturation des poumons. Deuxième choc, MATURATION DES POUMONS, BEBE PAS VIABLE SI NAIT MAINTENANT, HOSPITALISATION bref ca faisait beaucoup pour "un simple ventre qui se durcit". On me monte en chambre avec la perf et l'adalte qui a un effet immédiat sur les contractions! TOP!
Je suis restée 3jours à la maternité sous Adalate LP20 qui me provoque tout les effets secondaires... (tête qui tourne, fourmillements, baisse de tension, malaise, maux de tête et j'en pase!) SUPER! Mais grâce à ça, je peux sortir!!
Avant de partir on m'explique que je suis placée en MAP, oui et qu'est ce c'est?? Menace d'accouchement prématuré ... ok ... repos strict, spasfon et on sert les fesses! Les médecins veulent me faire peur et me disent que si ça revient ils ne pourraient rien faire .. Je craque! Mais une sage femme me rassure et me dit que biensur qu'il y a d'aures choses à essayer si jamais..
Les jours passent sans contractions.
24sa+2 : Les contractions reviennent, je me repose, spasfon, ca ne passe pas.. J'attends que chéri rentre du travail, je lui explique et on part aux urgences. Je prépare un sac avec des affaires au cas ou! Mais une partie de moi sait que je ne vais pas rentrer à la maison.
On y est, j'explique la situation, le médecin me demande la longueur de mon col??? Longueur de mon col?? je ne comprends pas, je ne sais pas, on m'a dit qu'il était long, tonique et fermé mais rien de plus. Le médecin hallucine, me dit que ce n'est absolument pas normal qu'on ne m'est pas fait d'échographie de col avant de me laisser sortir d'hospitaliation.
C'est parti pour l'échographie de col et la verdict, col court mesurant 10mm, en entonnoir avec profusion de la poche des eaux et la tête de bébé qui est engagée. Je pleure, j'en ai assez.. On me place sous monito pendant 30min, pendant ce temps les médecins étudient mon dossier... Même monito que la première hospi.. Chéri essaye de me rassurer mais rien y fait.
Une sage femme vient, m'explique qu'elle me place sous tractocile, produit le plus fort pour arrêter les contractions. D'accord. Elle part chercher son matériel, revient, et me dit "on vous à dit qu'on vous transférez?" heuuuuuuu "non mais je m'en doutais" et après une seconde de réflexion "transférer, vous me monter en chambre en hospitalisation c'est ça ??" "Non madame, on ne vous a rien dit? vous changez de maternité pour une de niveau 3, les médecins sont entrain d'appeler pour voir les places qu'il reste, ce sera ou Lille (20min de chez moi) si non ce sera Arras, Lens, Dunkerque" " QUOIIIIIIIII 1h de chez moi?! " je fonds en larme, chéri vient de rentrer de déplacement je ne veux pas le quitter, je ne veux pas partir, j'ai peur ! Tellement peur.. On me dit qu'une ambulance arrive, vient me chercher pour partir sur Arras... Même pas le temps de réaliser, on m'embarque , pas le temps de faire un bisou à chéri rien.
Je pleure, encore, il fait noir, je suis dans une ambulance, allongée, tout le monde m'apelle pour me rassurer, une heure de route c'est long ... bref on y est.
Arrivée la-bas, monito pour voir si le tractocile fait effet, il est 21h, j'en peux plus, je suis seule, j'ai froid. Un médecin vient me voir, m'explique la situation. Menace d'accouchement prématuré, col a 10mm, contractions qui se sont arrêtées avec le tractocile. Bon il va falloir prendre des décisions, si je viens à accoucher maintenant, voulez-vous tenter une réanimation ou pas? Je ne comprends rien ... Oui madame, à ce stade là on ne fait pas forcément quelque chose pour maintenir en vie un bébé .. Mais bon, je vais faire passer un pédiatre pour qu'il puisse vous expliquer tout ca ! Sur ce bonne nuit!
Je ne réagis pas trop, je suis cevée, il est 00h, toujours pas de chambre, pas mangé, pleuré toute la soirée. On me monte en chambre et je dors ...
24sa+3 : J'ai à peine dormie, chéri arrive avec mes parents, je pleure comme toujours, j'ai l'impression que ma tête va exploser. Le pédiatre arrive, tout le monde sort de la chambre sauf chéri et moi.
A ce stade de la grossesse, c'est à nous de prendre une décision. Pour eux, il y a trop de risques de séquelles donc c'est à nous de savoir si on veut prendre ce risque ou non. On nous explique que soit on ne la réanime pas donc après l'accouchement on pose bébé sur moi ou sur le papa en attendant son dernier souffle .. IMPOSSIBLE! soit on tente le tout pour le tout ! BIENSUR !
On nous explique donc les séquelles possibles si cela devait arriver. Quel angoisse ... Mais chéri est la pour me rassurer.
La pédiatre s'en va. Je prends sur moi, je fais bonne figure devant toute la famille.
Une fois tout le monde parti je craque à nouveau. Je ne peux plus de tout ça. Je culpabilise,je veux que tout ça s'arrête ! J'ai l'impression que je vais exploser, j'ai trop d'informations en tête ! Je n'arrive pas à dormir, je demande à voir un psychologue.
Les jours se suivent, on me retire ENFIN cette perfusion de tractocile qui me suivait partout pendant 48h et la c'est la délivrance ! Je peux me déplacer tranquillement sans être branchée, totalement dépendante de cette machine pour aller au toilette, me doucher tout! Un poids en moins pour moi et mon moral ! J'ai limpression qu'on me retire mes menottes.. On enchaîne donc avec l'Adalate, ce fameux Adalate qui me provoque tout un tas d'effets secondaires mais je m'en fiChe!
La nuit qui suit, sans le tractocile donc, je me réveille avec des contractions douloureuses cette fois. J'ai peur, je me dis que ça y est je vais accoucher, j'attends quelques minutes mais rien y fait. J'appelle quelqu'un, je ne peux pas rester comme ça.
Une sage femme arrive, elle me donne du spasfon et un atarax pour essayer de me détendre et de détendre mes muscles et donc mon utérus. 1h plus tard, ça y est, ça fait effet et je m'endors comme un bébé.
Le reste du séjour s'est assez bien déroulé, l'Adalate à fait effet, j'ai pris sur moi, les effets secondaires se sont estompés petit à petit, ma soeur est venue dormir avec moi pendant le reste de mon séjour ce qui m'a aussi facilité la tâche en plus des visites chaque jour car chéri est en déplacement.
Je suis finalement restée une semaine hospitalisée mais ça a été très éprouvant psychologiquement pour nous.
Je rentre chez moi en hospitalisation à domicile avec une sage femme pour contrôle monito 2x par semaine, spasfon 3x par jour, Adalate 2x par jour, bas de contention, repos strict c'est à dire que j'ai le droit de me lever pour aller au toilette, me doucher et mettre un plat au micro-ondes et pour finir voiture interdite.
Toutes ces restrictions sont faciles à suivre au début mais de plus en plus difficile à supporter ... voir son chéri rentrer de déplacement et courir partout tout le weekend pour faire les courses, le ménage, les lessives etc ça culpabilise même si nous savons que c'est pour la bonne cause. Il y a des hauts et des bas niveau moral bien entendu.
Aujourd'hui, je suis à 33sa alors que je ne pensais pas passer les 30 sa ! On est fière et de plus en plus confiants. Je n'ai plus de suivis sage femme car monitos parfaits ! Je reste sous Adalate jusqu'à 35 - 36sa histoire de tenir le maximum possible et j'ai le droit à une petite sortie par semaine !!! La délivrance, petit à petit, on voit la lumière au bout du tunnel avec la hâte que cette grossesse tant attendue, tant désirée, tant idéalisée se termine et avoir notre puce auprès de nous
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