Le début d'un nouveau combat

Episode n°05 ❤

13 juin 2017 - 24SA + 3. Le jour où tout a commencé.

Papa était au travail. Je me reposais calmement. J'ai alors senti des tensions au niveau de mon dos. Aucune position ne me soulageait et la tension commençait a atteindre mes cotes.

J'ai pris 2 spasfons et j'ai tenté de dormir. Je me suis levée pensant que m'activer quelque peu, pourrait peut être changer tout ça.

J'ai trouvé sur le bon coin une base pour ton cosy pour 15€. Je me suis dis que je ne pouvais pas passer a côté de ça. J'ai attendu que papa revienne du travail a 18h30 avec la voiture et je suis partie le chercher. Arrivée la bas, le voyage en voiture même de 15 min n'avait rien arrangé mais je voulais ce cosy pour toi. C'est peut être bête mais depuis que tu es dans mon ventre, je fonctionne a l'instinct. Bien entendu j'écoute les conseils et les avis, surtout des professionnels de santé, qui sont bien mieux placés, mais tout me laisse croire qu'il faut que je m'écoute.

Je prend donc mon cosy dans la voiture et me présente devant chez la vendeuse. Elle m'indique qu'elle réside au dernier étage du bâtiment c'est a dire au 5eme. Je prend mon courage a deux mains et commence a monter les marches. Je t'avoue que comme a mon habitude j'ai peut être pas été très doucement. Parfois ma santé et ma forme physique d'avant toi me manque tellement que je me lance des petits défis. Celui la, a peu être été celui de trop. Arrivé au 5eme je ne me sens pas en forme olympique. Je fais comme si de rien était, comme d'habitude.

J'entre, je teste le cosy sur la base! Impeccable je l'achète! Je positionne le cosy sur la base et commence a descendre les escaliers avec la tiraille, qui, soit dit en passant, est un peu lourd. N'ayant pas trouvé de place a proximité du logement, je m'étais stationnée quelques rues plus haut. Je me suis rendue a la voiture contente de ma trouvaille pour toi. Quand je me suis assise au volant, j'ai eu de violentes douleurs... sache que ta maman n'est pas douillette et qu'elle se plaint rarement lorsqu'elle souffre. J'ai serré les dents.

J'ai stationné la voiture devant notre immeuble a 19h20. Ton papa devait repartir au travail a 21h30 et était resté a la maison pour réviser son examen pour le mercredi 21 juin. Je suis remontée a la maison sans ton cosy. Je n'en avais pas la force. Je me suis postée devant papa et j'ai commencé a faire mon sac sans rien dire. Il ma demandé ce que j'étais en train de faire. Je lui ai dit que j'allais a l'hôpital en bus. Il m'a regarde et m'a dit "ca va pas viens je t'emmène" sans poser plus de questions. Il me connait, il sait que si je désire aller à l'hôpital c'est que quelque chose de grave de va pas.

Je ne voulais pas que papa rate le travail. Tu sais il aime tellement son boulot, cela lui prend beaucoup de temps et j'ai appris a faire seule les choses. J'ai alors cédé, ayant trop mal. Le trajet vers l'hôpital a duré pépin, une éternité. On ne parlait pas. Papa ne savait pas quoi faire voyant ma souffrance silencieuse. Nous nous sommes stationnés et nous avons marché jusqu'aux urgences du CHU de Versailles là ou je suis suivie pour la grossesse.

Après avoir expliqué mon cas. On m'a installé sur un fauteuil roulant et escorté jusqu'aux urgences maternité. Nous ne connaissions pas...

Vers 20 heures, j'ai été prise en charge. J'ai commencé par faire pipi dans un pot. Puis, nous avons été installé dans un box. On écoute ton cœur, tu allais très bien. Puis on m'a posé un appareil qui permet de mesurer les contractions. J'en avais de petites irrégulières. On m'a alors contrôlé le col. La super sage femme a conclu que mon col était court et qu'il fallait faire une échographie afin de voir vraiment ce qu'il en était. Une prise de sang. Une médecin est venue nous voir.

Elle a expliqué qu'elle ferait l'écho dès que possible mais qu'elle devait partir d'urgence sur un bébé qui était en train de naître et pour qui cela ne se passait pas très bien. Nous avons donc attendu longtemps. Papa était très fatigué. Il a donc dormi allongé a même le sol avec un pull comme oreiller pendant 40 minutes.

Vers 23 heures, la sage femme est arrivée avec un docteur pour procéder a l'échographie. Ils ne disaient rien. La sage femme a sourit et le docteur est parti. Il est revenu avec la médecin qui a regardé l'écran. Ils nous ont alors regardé. La médecin a élevé son chapeau et s'est appuyé contre le lavabo face a nous.

Puis elle nous a expliqué, d'une très jolie manière, calme et explicite, qu'à mon terme de 24SA + 3 jours, j'avais un col très court a 9mm au lieu de 25/30mm normalement. Que cela voulait dire que ma grossesse était immédiatement placée en menace très sévère d'accouchement d’extrême prématuré...

On a beaucoup discuté. La nouvelle était tombée ... Il était trop tôt. Beaucoup trop tôt. Tu ne pouvais pas naître, pas maintenant. Le monde s’écroulait. Le bonheur a fait place a l'angoisse. Ma vision de la grossesse a changé du tout au tout. Papa a été d'une force herculéenne comme a son habitude. D'une douceur et d'un réconfort poignant. Son optimisme face à mon pessimisme a calmé mes crises d'angoisses indomptables.

Il a fallu prendre la décision de l'acharnement thérapeutique, si douloureux. A 24 semaines tu étais tout juste viable mais il fallait a tout prix retarder ton arrivée afin d'éviter un pronostic vital trop engagé et entraîné le risque de te perdre, toi, notre fils.

Puis on m'a posé une perfusion de tractocile pour faire cesser les contractions. On m'a injecté dans la fesse une piqûre de corticoïdes pour t'aider a développer tes poumons plus rapidement... au cas où...

Tout est allé a une vitesse fulgurante. Nous avons appris que j'allais être hospitalisée pour nous surveiller toi et moi. Il est 00 heure un nouveau jour commence.

Suite au prochain épisode mes Mams ❤ TROP DE LOVE

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