Mon attente, ma fausse couche

Hey salut les Mams

Aujourd'hui on parle d'un sujet trop banalisé car il toucherait une femme sur 4 de nos jours. Cependant, épreuve difficile pour un couple et douloureux pour une femme.

Voici le témoignage d'Elea. Pensée à toutes les femmes qui ont dû connaitre cette mésaventure.

Trop de love ❤

"Je m'appelle Elea, je suis mariée depuis juillet 2016 et tout se passe maintenant à merveille. Mon homme et moi souhaitions avoir des enfants jeunes. J'ai 24 ans quand nous décidons de mettre le projet bébé 1 en route! Nous sommes bercés d'illusions, que cela peut fonctionner rapidement.

Le premier mois à l'arrêt de la pilule j'ai d'ailleurs tous les symptômes de la femme enceinte... Mais finalement ce n'est que l'arrêt de la pilule! Puis s'ensuivent de longs mois où je n'ai pas de règle, je suis souvent malade (dû à l'arrêt de cette put*** de pilule que j'ai prise 8 ans!). Nous ne comprenons pas. Nous voyons plusieurs gynécologues. Aucun n'est inquiet mais ils décident quand même de nous faire passer des tests après 8 mois à peine.

Je me dis "Ok c'est bien ça avance on va savoir" ... Mais d'un côté, je me demande: "pourquoi ils me disent que tout va bien mais en même temps ils me font faire les examens?! C'est qu'ils ont des doutes". Bref l'ambivalence totale. Prises de sang, échos, hystéro salpinographie pour moi et spermogramme pour mon homme. Tout va bien! Tous mes cycles sont bloqués à cause de la pilule. On commence donc un traitement "léger" pour réenclencher tout ça.

Duphaston pour les règles et clomid pour l'ovulation. Je les prends 3 mois, en me posant beaucoup de questions sur ces traitements. Puis j'arrête.

Entre temps mon homme m'avait demandé en mariage. Quel magnifique demande. Je suis super heureuse Mais... une bonne nouvelle ne peut pas remplacer ce désir de maternité. On prépare le mariage mais il me manque quelque chose. Je pleure quand je vois une femme enceinte, ou quand je passe dans le rayon bébé au supermarché.. je me pose 1000 questions!

Nous sommes à 1 an du début des essais. Je sens pour la première fois une ovulation naturelle! Miracle! Elle est là cette glaire cervicale dégueulasse que j'avais vu sur ces milles sites internet toute l'année! On fait ce qu'il faut et la on s'en fiche que ce ne soit plus du tout naturel. Nous décidons de changer de vie parce que nos boulots actuels ne nous plaisent plus et que l'on rêve de passer de Parisiens à Aixois.

On postule et j'ai un entretien qui fonctionne! Le lendemain j'apprends que je suis enceinte! Rien de plus merveilleux. Nous décidons de faire avec toutes ces bonnes nouvelles. Je pars 10 jours plus tard dans le sud et mon futur mari me rejoint 1 mois après en mutation pour le sien.

Tout se passe à merveille puisque l'on va pouvoir partir faire notre petite vie dans le sud, tous les 2, avec un travail et qui plus est, avec ce petit bébé qui grandit en moi. On se projette, On a le droit à une échographie par une amie de ma mère juste avant de partir... on voit l'embryon et on entend battre le cœur. Je l'appelle "mon petit diamant" parce que sur l'écran il ressemble à une bague. On regarde les maternités, on choisit celle qui sera la notre, on prend le rendez vous pour l'échographie T1.

Puis un matin où mon chéri est avec moi pour le week-end, je me réveille avec un mauvais ressenti .. quelque chose ne va pas. Quelques heures plus tard je saigne. Il me rassure en me disant qu'il a vu que ça pouvait arriver pendant la grossesse. On part se promener dans les calanques mais ça continue. On écourte et on file à l'hôpital. Une attente interminable. Je m'installe et l'échographie commence. L'interne me redemande "ça date de combien de temps? L'embryon faisait combien lors de votre dernière écho?". Je répète 5mm... je n'ose pas regarder l'écran et mon mari m'en empêche... elle m'annonce "il n'a pas grandit et je n'ai pas de rythme cardiaque, je suis désolée". Je m'écroule, je pleure toutes les larmes de mon corps, dans les bras de mon mari. Je tremble. Je sors de là, je sanglote à ma mère que j'ai perdu le bébé. Je me sens tellement coupable et tellement nulle. Je m'excuse mille fois auprès de mon futur mari de ne pas avoir réussit à garder notre bébé.

De retour à la maison, il me lave, m'habille et me masse. Je n'arrive plus à rien. Je pleure, je culpabilise et je ne veux pas le croire. Durant la nuit, j'ai des contractions de plus en plus fortes mais je refuse de prendre des médicaments pour la douleur parce qu'en fait...je ne veux toujours pas le croire. Peut être qu'on s'est trompé et que bébé est toujours vivant et dans ce cas je sais que les médicaments ne sont pas bon pour lui. Puis vers 3h du matin je me résigne à prendre ces foutus anti-douleurs parce que je saigne abondamment et que les contactions sont très rapprochées. Ça y est j'ai compris. Je n'accepte pas mais j'y crois. C'est vers 5h du matin que je sens un plus gros "caillot" sortir. Je ne regarde pas et mon mari tire la chasse. Quelle horreur!

Les jours, les semaines et même les mois qui suivent sont très difficiles. Je pleure, je ne m'en remet pas et j'ai l'impression que ça se répétera mille fois. Les gens tentent de me consoler en me racontant leur propre fausse couche ou que la prochaine fois sera la bonne, mais rien n'y fait. On passe par une grosse crise de couple, qui s'arrange et on recommence finalement les essais, mais toujours dans la douleur. Je tombe enceinte 1 an pile après la fausse couche ! C'est le temps qu'il m'aura fallut pour faire mon deuil certainement. Le premier trimestre de ma nouvelle grossesse est heureux mais dans l'inquiétude. Je me réveille de cauchemars tellement forts que j'ai des contactions et l'impression de sentir le sang couler. J'appelle ma Gynécologue tous les matins où je n'ai pas vomi pour lui dire que ça ne va pas. Mais cette femme formidable me reçoit à chaque fois en urgence et me prouve que mon bébé est là et tente de me réconforter. Une fois que j'ai pu sentir ma princesse les choses ont été plus faciles... même si j'ai eu peur de la perdre jusqu'au bout, et encore maintenant alors même qu'elle a un an et qu'elle est en très bonne santé, j'ai peur de la perdre. Et je suis sûre que malheureusement je lui ai transmit cela. Elle ne me lâche pas d'une semelle et me prouve chaque seconde qu'elle est bien là. Je fais de mon mieux pour tenter de lui donner confiance et lui exprimer que mes angoisses sont les miennes et qu'elle peut vivre sa vie de bébé tranquillement même si cela n'est pas toujours facile.

Nous nous sommes mariés en juillet 2016. Le plus merveilleux des mariages à 6 mois et demi de grossesse. Notre princesse était avec nous pour célébrer ce jour et nous avons pu en profiter pleinement.

Finalement je ne retiens qu'une seule phrase que l'on m'a dite durant la fausse couche et qui n'avait à ce moment là pas beaucoup de sens... "si cette fausse couche n'avait pas eu lieu, je n'aurais pas CETTE petite fille merveilleuse à mes côtés depuis 1 an, alors finalement... merci la vie!".

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