IVG par amour
- Anonyme
- 27 nov. 2017
- 5 min de lecture
Hey salut les Mams ,
Je t'embrasse. Merci pour ton courage de témoigner ❤
Trop de love ❤

"Il est plus facile de se projeter dans une vie rêvée, que d'oublier le rêve de sa vie.
Il y a 21 jours exactement aujourd'hui,le 18 mai 2017, je me séparais de mon rêve le plus cher, celui qui, je pensais, me donnerais la vie dont j'ai toujours rêvé.
Malheureusement tout n'est pas si simple. Le 10 Avril 2017 lorsque j'ai découvert qu'un petit être était logé dans mon ventre depuis 6 semaines, j'ai souris... Une vague de bonheur m'a envahi. J'étais contente de savoir qu'enfin, c’était mon tour. A moi d’être mère, et enfin, a moi la vie ! Je ne saurais expliquer plus le bonheur que j'ai ressenti.
Quelques heures après, je partageais la nouvelle avec celui qui partagerai cette nouvelle vie.
Malgré son désaccord, il était hors de question que je le laisse, hors de question que j'avorte.
Je n'ai vu que le positif, tout de suite je me suis projeté, après tout pourquoi on y arriverai pas ? Je le voulais depuis des années déjà, je saurais m'en sortir. Mais, serais je prête a l’élever sans lui ? Et puis il ne me laisserait pas... Donc est ce que je suis réellement prête a abandonner cette relation pour laquelle je me " bat " depuis plusieurs mois, contre une vie de misère a coté de cet homme qui me détesterait ? Mais après tout pourquoi ça ne se passerait pas bien ? Peut être qu'il abuse dans ses prévisions... Pourquoi il ne l'aimerait pas ? Et pourquoi entre nous ça n'irait pas ... Les questions ne cessent de croître...
Mon ventre s'arrondit un peu plu chaque jours, je m'attache à contre coeur, je ne peux m'empecher de nous projetter, de nous imaginer...
Et puis après plusieurs jours de discussion, et surtout plusieurs jours d'explications... Par amour pour lui, par amour pour cet enfant, je décide finalement que ... j'avorterais.
J'ai décidé de laisser ce rêve de coté, car j'ai beau tout imaginer, je ne peux imposer la vie a une autre personne. Je préfère une fois encore souffrir plutôt que de faire souffrir et peut importe les conséquences. Si j'avais eu une fortune, si j'avais su promettre un futur sûr, cette vie je te l'aurais donner, et je l'aurais eu. Mais comment je pourrais te donner la vie sans être certaine qu'elle soit stable pour que tu grandisse sereinement. Par amour pour lui, par amour pour toi je ne peux pas poursuivre cette grossesse.
Les rendez vous s’enchaînent, et je peux te voir, toi si petit, mais qui prends déjà tant de place. La décision se confirme, et plus les jours passent, plus sa présence m'aide a survoler tout ce qui se passe en ces quelques semaines.
Avant tout ça, il était déjà l'homme avec qui je voulais construire ma vie, celui pour qui je m'efforce a être meilleure chaque jour, car c'est lui qui m'a fait découvrir tout ce que je refusais de voir en moi. On vit cette épreuve a deux, et je sais a quel point je ne l'aide pas, je sais que je ne suis pas facile parce que je ne parle pas. Mais que dire ? Comment expliquer cette douleur qui grandit en moi chaque jours ? Je n'arrive pas a voir ce qui se passe car tout va trop vite, mais j'ai cette douleur qui s'installe quand même. Je survole jusqu'à présent une situation que je n'ai pas vu venir, et que j'ai du mal a voir.
Apres 2 semaines de rendez vous et d'interrogations, arrive le jour où tout doit s’arrêter. Honnêtement, le matin même je ne ressens rien. Je parle et je rigole comme si de rien était. Puis arrive le moment de l'intervention, je souffre déjà avec les contractions, ce moment où je rentre dans le bloc. Vient le moment où l'on t’enlève, et la toute ma douleur prends un sens, je pleurs tout le long, j'hurle de douleur et de dégoût envers moi même... Je vois sur ce petit écran que tu n'es plus dans mon ventre, j'ai l'impression d’être dans un rêve. Les contractions sont toujours présentes, je retourne dans ma chambre ou je somnole en essayant de ne pas penser. Les douleurs passent et on rentre,
Comme lorsqu'on est sorti, comme si rien avait changé.
Depuis ce jour, chaque soir je rêve que j'arrive a terme de ma grossesse, et qu'on m'arrache mon enfant, comme on l'a enlever ce 27 Avril 2017, sauf que, il est vivant, et il est bébé. Je reve de lui, je rêve de nous.
J'ai constamment une boule d’angoisse dans la gorge plus ou moins présente, je ne saurais expliquer pourquoi elle me fait plus mal a des moments que d'autre. Apres tout c'est comme ça, j'ai mal de cette vie que je n'aurais pas.
Bien sur, j'ai mal de voir des bébés, j'ai mal de voir toutes ces poussettes et toutes ses femmes enceintes... Mais j'aurais eu encore plus mal de ne pas pouvoir l’élever comme je pourrais le faire dans quelques années
.
Depuis ce jour, je me sens vide, comme s'il me manquait quelque chose, et c'est ça qui est dur a expliquer. C'était quelques semaines avec toi dans mon ventre, un attachement qu'on le veuille ou pas, mais ça , le comprendront ils ?
Depuis ce jour j'ai peur d’être seule, car je me sens déjà tellement vide. Et c'est dur de ne pas réussir a être seule quand, avant, ma solitude était ma seule option. Ne serait ce que l'imaginer, cette solitude me fais grossir cette angoisse jusqu'à ce que je fonde en larmes. Et toutes ses larmes que je retiens, toutes cette tristesse que je me refuse . Je me refuse d’être triste, car ce choix a été fais de manière réfléchît, je ne regrette pas ce choix, mais je regrette cette vie.
Je regrette ce mois ci difficile que je lui ai fait vivre, je regrette tout ce qu'il a pu voir de moi durant cette période. C'est peut être une épreuve qui nous a rapprocher, et j’espère quelle ne sera pas l’épreuve qui nous éloignera, car sans lui je n'aurais jamais surmonté ça, et je ne serais pas la même. J'ai désormais une peur de la solitude, mais la plus grande peur que je puisse avoir c'est qu'il parte face a mon silence. J’espère qu'en lisant tout ça il arrivera a comprendre certaines choses. Et je voudrais tellement le remercier d’être encore la, de m'avoir supporter et soutenu jusqu’à maintenant, de m'avoir fait réfléchir, voir les choses différemment que ce que j'ai idéalisé, et de m'avoir fait prendre la bonne décision.
Aujourd’hui, j’espère qu'on aura cette vie rêvée, a deux, dans de bonnes conditions et surtout qu'on ne l'abandonnera pas.
J'ai écrit dans l'espoir de me vider le cœur, afin de combattre cette douleur laissée par le vide qu'il y a en moi, et pour avancer de nouveau. Pour atteindre de nouveaux objectifs, avec plus de détermination encore d'un jour pouvoir donner la vie, et d'enfin, vivre cette vie rêvé."
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